JARDINONS SAUVAGE !
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Я не знаю на русском языке ! Как жаль ! Кто знает ?
Přírodní zahrada, Jardín de vida silvestre, Naturhave,Giardino naturale,Jardim selvagem,Naturgarten,Heemtuin,Dziki ogród,Loodusaed,wilde tuin
In this wild garden I encourage as many wild flowers as possible to grow and thrive.
This wild spot can be used as the basis for a range of topics.
….
Seules les limites font le jardin.
Sa physionomie varie selon son organisation et celle ci dépend de son jardinier...
...c’est à dire de son gardien ( Garden, Garten ).
Le jardin est un espace gardé, à l’origine un enclos
protégé de la dent des animaux domestiques.
« Aucun jardin n’est semblable à un autre. Tout jardin a des fonctions diverses….
et la protection de la nature n’est généralement qu’un aspect parmi d’autres. » (1)
Septembre 2001 : une parcelle dans le parc devient « jardin sauvage ».
Jardin sauvage, jardin naturel,
Jardin des insectes, jardin écologique : peu importe le mot.
Seul l’esprit qui l’anime compte.
Pas de produit chimique, pas d’arrosage, pas de labour annuel,
aucun objectif de production, peu d’intervention : c’est cela « jardiner sauvage ».
A quoi ça sert ?
A cette question je réponds le plus souvent : « à rien, comme Mozart ».
Ne pas réduire la vie à une vision utilitariste m’apparaît toujours essentiel.
Cependant, ici , ma réponse diffère.
Jardiner sauvage permet de communiquer avec la nature.
C’est donc loin d’être inutile.
Pour un professeur de biologie dont la méthode d’enseignement repose
sur la démarche naturaliste, « jardiner sauvage » s’avère même pédagogiquement fécond.
Communiquer c’est échanger des messages….
….entre un émetteur et un récepteur et vice-versa.
La vitesse des échanges, comme au tennis, dépend des joueurs en présence.
Nature des messages échangés et vitesse des échanges permet d’envisager
tout système de communication.
Nature des échanges, d’abord.
Communiquer ne se limite pas aux seuls échanges de sons articulés.
Les messages échangés sont des informations.
Une in-formation permet d’in-former, littéralement "mettre en forme".
Toute forme informe.
Il en est ainsi de chaque forme végétale ou animale au jardin sauvage.
Chaque espèce présente ou absente in-forme le jardinier
à condition que celui-ci soit un récepteur d’informations.
En effet, communiquer nécessite d’abord et avant tout…..
…..d’écouter, d’observer, de goûter, de toucher, de sentir.
Cette relation sensorielle est un préliminaire indispensable à qui souhaite jardiner sauvage. Cela ne va pas de soi.
Cela demande un effort personnel. Cet effort est possible. Cet effort est joyeux.
Heureux le jardinier-récepteur d’informations.
Communiquer nécessite cependant de répondre.
Il est toujours plus difficile d’écouter que de parler.
La réponse du jardinier c’est son intervention.
Le jardinier devient alors émetteur.
La réponse peut être un silence.
Les jardins de silence sont les plus beaux.
Dans ce cas : aucune intervention.
Ne rien faire qu’attendre que la nature exprime son potentiel.
"Le plus grand ouvrier de la nature est le temps" ( article page 242 )
Parfois, cependant, le jardinier sauvage intervient.
C’est pourquoi le mot « jardin » est utilisé.
Ses interventions exclusivement manuelles et très sélectives
sont aussi les plus limitées possibles dans le temps et dans l’espace.
Ses interventions visent à ne jamais laisser
une espèce plus compétitive que les autres occuper tout l’espace.
Tout le contraire de la monoculture à visée économique.
Dans ce cas, l’agriculteur s’emploie à ne favoriser que la seule espèce dite cultivée.
Sa lutte est difficile car les phénomènes biologiques résultent d’une longue Evolution commencée il y a plus de 3 milliards d’années.
L’ « agriculture durable » a 10 000 ans et ce n’est que depuis moins d’un siècle
que la chimie agricole a permis de lutter contre les « mauvaises herbes ».
Mauvaises, non pas en soi, mais mauvaises par rapport aux légitimes objectifs
de production fixés par l’Homme pour nourrir l’Humanité.
Ce n’est donc qu’avec des « mauvaises herbes » que le jardinier sauvage communique.
Vitesse des échanges ensuite
Dans un système de communication, il y a du feed-back :
le principe de l’action et de la réaction appliquée à l’information.
Action-information de la nature sur le jardinier,
réaction-intervention du jardinier sur la nature.
Action-réaction, en boucle.
La vitesse de circulation sur la boucle est imposée
par la durée du cycle naturel de chaque espèce présente
et non pas par la vitesse imposée par le jardinier pressé.
L’évolution naturelle du jardin sauvage est donc à envisager sur plusieurs années.
Le cycle d’un jardin à visée économique ou esthétique est annuel.
Chacun comprendra que « jardiner sauvage » nécessite un certain état d’esprit
et que cet état d’esprit ne va pas du tout de soi.
Je me suis moi-même retrouvé parfois dans cette situation d’arracher frénétiquement
des orties pour « faire propre ».
Mon cerveau aussi a été formaté.
La désintoxication ne va pas de soi.
Il y faut du temps pour apprendre à communiquer avec la nature,
afin de « jardiner sauvage ».
La nature n’est ni propre ni sale.
L’esthétique est culturelle.
Les propos que je viens de tenir aboutissent à des conséquences parfois surprenantes.
Ainsi, par exemple, lorsque LAURENCE me demande de visiter le jardin sauvage, je réponds ,tout simplement : « non ».
Rupture de communication…..Silence.
Pour le moins surprise par la sécheresse de ma réponse,
je lui explique alors que le jardin sauvage ne se visite pas
car ce n’est pas un produit de consommation
mais un extraordinaire (=qui sort de l’ordinaire) espace d’observations
et surtout d’interrogations.
Le ? est le plus beau symbole de la pensée scientifique.
Est elle prête à observer, c’est à dire à vouloir voir ?
Est elle prête à s’interroger ?
Est elle prête à ne pas marcher sur les « mauvaises herbes » ?
A tort ou à raison, j’en doute.
Ce ne doit pas être « par hasard » qu’on découvre le jardin sauvage.
"Le hasard ne favorise que les esprits qui y sont préparés" nous dit Pasteur.
J’aime cette idée.
Le hasard ou la nécessité ? questionne Monod.
La nécessité : maintenir la biodiversité.
Chacun dans sa zone d’influence, propriétaire terrien ou non., nous pouvons agir....
Il n’y a qu’ UNE biosphère. La notre.
Ephémère passager,n'oublions jamais notre statut
de locataire de la Terre
Maintenir voire enrichir la biodiversité d’une parcelle
en diversifiant les niches écologiques nécessite des interventions humaines.
C’est pourquoi il faut parler de « jardin ».
Même si les interventions sont très limitées, elles sont nécessaires
pour lutter contre la loi universelle de la tendance à l’uniformisation des systèmes.
Les réserves biologiques intégrales sans aucune intervention humaine
ne sont pas les espaces les plus diversifiés.
Conserver un territoire
ce n’est pas le « mettre en conserve »,
ce n’est pas ne pas intervenir du tout.
Ainsi au jardin sauvage cohabitent plus de 50 espèces végétales différentes.
Ce jardin forme ce que les phytosociologues appellent un « groupement végétal ».
« Le jardin, œuvre personnelle ou collective, reflète ce que nous sommes, nos caractères, nos rêves, une part de nos âmes …..
Ce concept de jardin naturel ou sauvage est assez récent en Occident.
Il commence à se répandre, bien qu’encore très minoritaire,
en réaction aux graves atteintes portées à l’environnement
dont les effets négatifs ne peuvent plus être niés.
C’est peut-être le jardin du futur, destiné à se populariser si la nature ordinaire continue
à régresser autant » (1).
Aux Etats-Unis, « Naturalistic gardening is becoming increasingly popular…..gardening in harmony with Nature is partly founded in the new environmental ethic that has developed in the last 30 years….people have sought an alternative to the manicured carpet of lawn that was mandated by a century-old unspoken social compact » (2) ...
...ce que l’on pourrait à peu près traduire comme suit : « Jardiner au naturel devient de plus en plus populaire...jardiner en harmonie avec la Nature repose en partie sur la nouvelle éthique environnementale depuis les 30 dernières années...les gens ont recherché une alternative à la moquette de gazon imposée depuis un siècle par la pression sociale).
Il ne faut pas que "l'homme oublie qu'il appartient à la nature"
( article page 207)
(1) Vincent Albouy, « Le jardin des insectes », Delachaux et Niestlé, 2002.
(2) Neil Diboll, Ecological Gardening with native North American Flowers and Grasses, 2001
Для чего это ? Это бесполезно .....как Моцарт !